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05 septembre

Sébastien Radouan, historien de l’architecture, a proposé une longue balade à travers l’histoire urbaine, politique et sociale de Bobigny, Pantin, Aubervilliers et La Courneuve. 
Sébastien Radouan est maître de conférences à l'ENSA Paris La Villette, membre de l'équipe AHTTEP du laboratoire AUSser (UMR 3329) et membre de l'Association pour un Musée du Logement Populaire (AMuLoP). Ses recherches portent sur l'histoire du logement social, de l'urbanisme et du patrimoine dans la seconde moitié du XXe siècle. Ayant grandi et vivant toujours à Bobigny, il a mené de nombreux travaux de recherche en Seine-Saint-Denis, dont la thèse de son doctorat sur la rénovation du centre-ville de Saint-Denis.

06 septembre

Répétition ouverte autour de Fajar d’Adama Diop
Le groupe a assisté à une répétition ouverte de Fajar d’Adama Diop. Après vingt ans de vie au Sénégal, puis vingt ans en France, Adama Diop explore dans sa prochaine création, son expérience de l'altérité, cherchant à évoquant les réalités complexes et les destins individuels multiples occultés par le terme de « migrant ».
Adama Diop est un acteur et metteur en scène né à Dakar, au Sénégal. Il arrive en France en 2002 pour se former à l'ENSAD de Montpellier, puis au CNSAD de Paris. Ses nombreuses expériences de comédien l’amènent à collaborer avec la compagnie Si Vous Pouviez Lécher Mon Cœur et Julien Gosselin, Frank Castorf ou Tiago Rodrigues… Parallèlement à son activité artistique, Adama Diop est très impliqué dans l'enseignement et a fondé une école de théâtre à Dakar.

Conversation avec Nadia Yala Kisukidi
L’après-midi a été consacrée à une conversation avec Nadia Yala Kisukidi. Elle a partagé avec les artistes du Lab son expérience de l’altérité, son choix de premier roman, La dissociation, en 2022.
Philosophe, écrivaine et universitaire française d’origine congolaise, Nadia Yala Kisukidi examine la notion de « noirceur » ou de corps métis, avec ses implications coloniales en France et dans le reste de l'Europe. Elle est l’auteur de Bergson ou l'humanité créatrice en 2013 et vient de publier un premier roman La dissociation  (2022). Férue d’art contemporain, elle a été sélectionnée comme l'une des deux commissaires de la Biennale Yango 2020 en RDC.

07 septembre

La matinée a été consacrée à un échange de groupe modéré par Virginie Dupray, lors duquel chaque artiste a présenté son travail et ses recherches.

Dialogue avec Smaïl Kanouté
Smaïl Kanouté a montré une série de courts métrages traitant de la condition de la communauté noire dans le monde à différentes époques. À travers ses films, il explore comment l'imagination s’empare du mouvement pour raconter des récits personnels et collectifs et comment l’identité, au-delà d’un simple héritage, se construit à travers le processus même de création.
Littéralement « choré-graphiste », Smaïl Kanouté brouille sans complexe les frontières entre danse et arts visuels. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, il est à la fois graphiste, sérigraphe, plasticien, vidéaste, danseur et chorégraphe.

08 septembre

Répétition ouverte autour de Médecine générale de Ludovic Lagarde
Le matin, les artistes ont assisté à une répétition ouverte de Médecine générale de Ludovic Lagarde. En résidence à la MC93, il a accueilli les artistes à quelques jours de la première de cette nouvelle pièce autour d’un texte d’Olivier Cadiot.
Ludovic Lagarde aime inscrire son travail dans des collaborations artistiques durables. C'est à la fin des années 1980 qu'il rencontre Olivier Cadiot, à qui il commande une première pièce, Sœurs et Frères. C'est le début d'un long compagnonnage qui verra le metteur en scène puiser dans l'œuvre poétique et romanesque de l'écrivain pour déployer tout son art. À partir de son écriture cadencée et musicale, il compose des spectacles aussi différents que marquants, toujours accompagnés d'une recherche sur le son et l'image.

08 & 09 septembre

Master classe avec Nacera Belaza
Lors de ces deux jours d’atelier, Nacera Belaza a montré comment soustraire le corps à l'esprit en le libérant des résistances souvent inconscientes et des barrières qui l’entravent. L'imagination devient véhicule de la conscience pour circuler librement à l'intérieur et à l'extérieur du corps, en dialogue avec ce qui l’entoure. Comment identifier ses propres fonctionnements, habitudes, attentes pour mieux s'en libérer ?
Nacera Belaza est née près de Médéa en Algérie et vit en France depuis l’âge de cinq ans. C’est en autodidacte qu’elle est entrée en danse, poussée par la nécessité de s’exprimer, de dire et dénouer la complexité d’une double appartenance culturelle. C’est pendant l’enfance puis l’adolescence, en cachette, que surgit spontanément son langage, puisant la matière tout d’abord en elle-même, puis dans ce que lui apportera la littérature. Elle comprend que pour explorer le monde, on peut soit partir à sa découverte et voyager, soit plonger à l’intérieur de soi. Après des études de Lettres Modernes à l’université de Reims, elle crée en 1989 à Paris sa compagnie. Depuis, son travail explore le mouvement en un souffle serein, profond et continu, confrontant la patience, la rigueur, le dépouillement au « vacarme assourdissant de nos existences ». En 2015, elle est nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2017, la SACD salue son parcours en lui remettant le Prix Chorégraphique. En 2021, elle est nommée l'une des 100 femmes de culture par l'association française Femmes de Culture. Elle est artiste associée au Théâtre National de Chaillot à Paris et à la MC93 de Bobigny.

11 au 15 septembre

Anti-Université par Adeline Rosenstein

Espaces de recherche à destination de porteur·ses de projet, mettant le collectif au service de projets individuels, l’Anti-Université est née du constat du manque pour les artistes émergents d’espaces bienveillants où mettre à l’épreuve leurs choix artistiques : comment chercher sans devoir apporter tout de suite des réponses artistiques immédiates, sans devoir faire des propositions immédiatement séduisantes ? Accompagnée par Talu, Adeline Rosenstein propose un travail sur des retours sensibles pour que ces tentatives risquées et concrètes rencontrent les perspectives des autres participant·es sans les exclure. Ou une certaine utopie du gai désaccord !
Metteuse en scène, comédienne et autrice basée à Bruxelles, Adeline Rosenstein (1971) est originaire de Genève et citoyenne allemande. Sa démarche, que l’on peut qualifier d’écriture documentaire théâtrale, la mène à se confronter à des questions de société et d’histoire dans une approche à la fois engagée et réflexive. Après avoir suivi une formation de clown auprès de Pierre Dubey (Genève), elle obtient un diplôme de l’école d’acteurs Nissan Nativ (Jérusalem), ainsi qu’un diplôme de mise en scène Bat-HfS-Ernst Busch (Berlin). Décris-ravage, projet documentaire en six épisodes sur la question de Palestine, obtient les prix de la critique 2014 et le prix Découvertes SACD 2016. Entre 2019 et 2022 elle crée les quatre épisodes de Laboratoire Poison, spectacle documentaire sur la représentation et la répression de quatre mouvements de résistance.
Talu est un·e acteur·ice de théâtre et de cinéma, rappeur·se, chanteur·se, trans non-binaire, formé·e au Conservatoire de Liège en Belgique et actif·ve au sein de la compagnie Maison Ravage d'Adeline Rosenstein et du collectif d'auto-support et de création musicale Gender Panik à Bruxelles. Talu s'intéresse particulièrement aux dynamiques de médiations, de justice intra-communautaire et de réparation dans les groupes minorisés en lutte, à la création et à l'entretien de solidarités matérielles indépendantes de l'institution et à la fabrication de récits et de formes artistiques qui nourrissent ces dynamiques.

La semaine s’est clôturée par des temps de présentation en comité restreint (équipe de la MC93 et publics invités par les artistes) de certains projets des artistes qui le souhaitaient.

 15 septembre

Les artistes ont rencontré Anna Novovic, directrice artistique adjointe du Riksteatern, afin de discuter de leurs attentes pour le module de Stockholm.

16 septembre

Virginie Dupray a modéré une session de retours de ce premier module avec le groupe.

© Virginie Dupray