Chrystèle Khodr
Silence, ça tourne

À partir de l’histoire vraie de Eva Ståhl, infirmière suédoise et survivante du massacre du camp palestinien de Tel Al Zaatar, Silence, ça tourne retrace les évènements tragiques du siège du camp qui ont eu lieu en 1976. Le spectacle est une réflexion autour des traces laissées par les témoins des grands bouleversements de l’Histoire.

Au cours de l’été 1976 en pleine guerre civile libanaise, le camp de réfugiés palestiniens de Tel Al-Zaatar, situé à Beyrouth et habité par 30 000 réfugié·e·s palestinien·ne·s depuis la Nakba de 1948, est assiégé par plusieurs milliers de miliciens chrétiens maronites, membres des Phalangistes, mais aussi du groupe antipalestinien des « Gardiens du Cèdre » et du « mouvement Marada ».

L’histoire de ce massacre est racontée à travers les témoignages de Eva Ståhl, Youssef el Iraqi, un médecin soviétique diplômé et chef du Croissant Rouge au camp qui a écrit son journal sur des bouts de papiers pendant les 52 jours de siège, et Anders Hasselbohm, reporter de guerre suédois. Au fur et à mesure de l’avancée des évènements, le camp se construit sur le plateau, se fait entendre à travers les bandes magnétiques, pour arriver au siège du camp et au massacre. Silence, ça tourne revient sur un moment de l’Histoire qui ne cesse de se perpétuer, lui donnant une forme, une voix, un visage, si nécessaires...

Equipe artistique :
Ecriture et jeu : Chrystèle Khodr
Mise en scène : Nadim Deaibes et Chrystèle Khodr
Scénographie et lumières : Nadim Deaibes
Son : Ziad Moukarzel

Production :
Riksteatern, Théâtre des 13 vents CDN Montpellier

Coproduction : 
Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Teatre Nacional de Catalunya Barcelone

Avec le soutien de : 
Hammanah Artist House

Représentations avec le soutien de CommonMOB, dans le cadre de Common Stories, un programme Creative Europe financé par l’Union européenne.

Chrystèle Khodr, actrice, autrice et metteuse en scène

Chrystèle Khodr vit à Beyrouth. Son travail émerge de l’urgence de reconstituer une mémoire collective à partir d’histoires personnelles et de fragments d’archives. Dans ses projets les plus récents, Chrystèle Khodr s’intéresse de plus en plus au mouvement de l’Histoire et son impact sur la temporalité et la narration en tant que dimension formelle du théâtre. Entre 2009 et 2012, elle crée des formats de pièces intimes et des solos : Bayt Byout, 2007 ou comment j’ai écrasé mes enveloppes à bulles et Beyrouth Sépia. Elle coécrit et met en scène le spectacle Titre Provisoire en 2017. Puis en 2021, Augures qui donne la parole à deux grandes figures du théâtre reconstituant le mouvement théâtral pendant les années de guerre civile.

Dans le cadre de sa recherche sur la crise économique elle crée le diptyque : La Montée et la chute de la Suisse d’Orient et Qui a tué Youssef Beidas ?. Sa dernière pièce Ordalie raconte l’amnésie organisée dans un pays où la frénésie de reconstruction prévaut sur un travail de mémoire indispensable.

Nadim Deaibes, metteur en scène, scénographe et éclairagiste

Nadim Deaibes vit au Liban. Dans son parcours éclectique, il explore des questions liées à la théorie de l’art de la performance et aux notions de collectif dans le théâtre. Il a travaillé comme directeur technique de plusieurs festivals de théâtre, de danse et de musique.

Scénographe et éclairagiste, il collabore avec plusieurs artistes de théâtre et de vidéo, ainsi qu’avec des compagnies de danse et des plasticien·ne·s : Cie Zoukak, Mounira Al Qadiri. Joanna Andraos et Wissam Koteit. Éclairagiste sur la pièce Augures, scénographe et éclairagiste sur la pièce Ordalie, Nadim s’est étroitement impliqué dans le travail de l’autrice et metteuse en scène Chrystèle Khodr, avec qui il a conçu Qui a tué Youssef Beidas ? et composé le solo Silence, ça tourne.

Désireux de faciliter la collaboration entre les métiers techniques et les créateur·rice·s d’art contemporain, Nadim Deaibes a fondé ATOM, un collectif de techniciens et d’artisans dédié au secteur artistique au Liban.