De la réalité à la fiction, Carré arrondi est une performance théâtrale qui plonge dans les souvenirs et les traumatismes fragmentés de prothésistes ongulaires d'origine vietnamienne — des figures à la fois réelles et imaginaires. La pièce explore les frontières mouvantes entre identité, déconstruction et reconstruction de soi, tissant un récit poétique où mémoires personnelle et collective s'entremêlent. Elle interroge les intersections de classe sociale et de genre, tout en révélant les dialogues intimes entre soi et l'autre, ces échos oscillant entre l'être et le néant. Par ailleurs, Carré arrondi propose une réflexion sur le pouvoir du langage, où les mots, les silences et les non-dits se rencontrent dans l'espace entre les langues.
Au sein de la diaspora vietnamienne, la profession de prothésiste ongulaire est principalement exercée par la nouvelle génération de migrants, celle qui a émergé après une migration postcoloniale reliant la péninsule indochinoise à la France. Ces personnes ont quitté le Vietnam avec une crainte de l’avenir et un désir profond d’offrir à leur famille une vie meilleure. Pourtant, elles se retrouvent souvent confrontées à une vulnérabilité accrue : traite des êtres humains, conditions de travail proches de l’esclavage moderne, exposition à des environnements chimiques nocifs et cadences épuisantes. Cette réalité inaugure une existence d’immigrés déchirés entre deux univers : celui des souvenirs et de la mémoire, et celui du présent, flottant dans un entre-deux identitaire, ni chair ni poisson.
La douceur n’exclut pas la violence.
Mise en scène et Dramaturgie : Hằng Hằng
Création de scénographie, son, lumière et olfactif : Hằng Hằng
Sound designer et Technicien : Arthur Canac
Interprètes : Maya de Vulpilières, Hằng Hằng
Assistantes : Chi Trần, Hoàng Kim Tố Uyên
Regard extérieur : Anne Attali
Avec le soutien de la MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (France), dans le cadre de Common Stories, un programme Europe Créative financé par l’Union européenne, l’espace de production artistique Doc Paris (France), dans le cadre de la résidence Arts de la scène, l’association théâtrale A-turma (Porto, Portugal), dans le cadre de la résidence Inresidence 2024 et Kunstencentrum BUDA (Courtrai, Belgique), dans le cadre d’une résidence.
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Résidences
- A-Turma, Porto, Portugal, 01 octobre - 01 décembre 2024
- Doc Paris, 03-14 février 2024
- BUDA, Kortrijk, Belgique, 07-18 juillet 2024
Performances
- Laboratoire Aubervilliers, 23-24 octobre 2025
Maya de Vulpillières, performeuse
Née en 1999, Maya de Vulpillières travaille et vit à Paris. Sa pratique oscille entre la performance, le dessin, la photo et l’installation. Issue d’une famille avec un père français et une mère khmère dont elle dit méconnaître la culture, elle place son travail à la rencontre de ce pays, le Cambodge. Maya se nourrit d’images entre celles du cinéma et celles qu’elle dit “croiser” lors de voyages, qu’elle réemploie ensuite dans des narrations où les sens deviennent matières. Son regard porté par une attention-perception sensible donne à voir des espaces questionnant une certaine altérité, entre la fiction et le réel.
En octobre 2024, elle participait à un festival de performances I hear a new world à l’espace NONONO, à Non-Étoile à la Tour Orion à Montreuil. L’artiste a pu effectuer cet été sa première résidence à l’atelier Z&O dans la Sarthe à la Chartre. Maya travaille également depuis près de deux ans aux côtés de l’artiste et metteuse en scène Ilaria Andreotti, elle a été interprète sur sa dernière pièce Stationed in the pacific theater et sera sollicitée sur sa prochaine performance qui se tiendra à la galerie Toby78 à New-York, début Octobre prochain.