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La diversité comme une possible communauté du public dans le partage de l’expérience individuelle du spectacle ?

Dans la continuité des précédentes expériences liées à la Fabrique d’expérience, le groupe GPF de Bobigny a organisé en juin 2023 une réunion avec onze collaborateur·ices autour de la thématique identifiée en février : « La radicalité, une transformation à long terme vers la diversité ? »

Pour cette première étape, il semblait important de définir les différents termes de la proposition : « radicalité », « transformation » et « diversité ». Une définition commune peut-elle se dégager et comment ces termes peuvent-ils s’appliquer à la démarche artistique de la MC93, mais aussi à son fonctionnement au quotidien ?

Ainsi, la radicalité, perçue comme empreinte d’une forme de brutalité dans l’expression, parfois utilisée comme un synonyme d’extrême, rejoint aussi, étymologiquement et dans l’imaginaire collectif, la notion de racine, de source. Être radical reviendrait à refuser le compromis et à s’affirmer dans une norme propre, à laquelle on refuserait fortement de déroger. Pour un théâtre, elle pourrait renvoyer à la notion de fracture avec ce que l’on a l’habitude de voir sur un plateau, le refus du compromis par l’artiste vis-à-vis de ses convictions, mais aussi vis-à-vis du public qu’il s’agirait de ne pas ménager. Cependant, au vu du contexte socio-politique actuel, la radicalité ne pourrait-elle pas résider dans le fait de proposer des œuvres qui, au contraire, portent un propos et une forme suffisamment larges pour toucher un large public, en dépassant les clivages économiques et culturels ? De même, la diversité, plutôt qu’une addition de particularités qui ne font jamais groupe, peut-elle être comprise comme une communauté du public dans le partage de l’expérience individuelle du spectacle ?

Si des échanges intéressants ont été provoqués lors de cette première réunion, le groupe a vite mesuré combien ces sujets sensibles pouvaient renvoyer aux valeurs intimes de chacun.e et à des positionnements plus défensifs susceptibles de créer des tensions. Une médiation semble donc nécessaire.

Sur les prochains mois, et dans le cadre de quatre à cinq interventions, des intervenant·es, intellectuel·les, chercheur·ses, auteur·ices…, proposeront champs d’exploration et outils pour échanger ensuite collectivement sur ces différents sujets. Une quinzaine de participant·es de la maison seront à chaque fois convié·es.

À terme, sera mis place un protocole interne pour prévenir et faire remonter les comportements et propos inappropriés liés aux questions de la diversité.